Alors qu’une fumée sombre s’élevait dans le ciel, Katherine Tarateski, agente immobilière chez RE/MAX Nova, s’est mise en route à toute allure vers sa maison dans l’espoir de sauver ce qu’elle pouvait des feux de forêt qui se propageaient rapidement, mais les équipes d’urgence l’ont empêchée d’avancer plus loin. Les incendies étaient hors de contrôle.
Plus tard dans la journée (le 28 mai 2023), elle apprenait que la maison où elle habitait avec son mari Nick et sa fille Mia, âgée de 21 mois, n’était plus. Hammonds Plains, qui quelques heures auparavant était une collectivité prospère et pleine de verdure, n’était plus qu’un vestige fumant de décombres et de cendres.
« Nous ne sommes pas arrivés à temps pour sauver notre chat et notre chien qui se trouvaient dans la maison, ce qui nous a fait le plus de mal », explique Mme Tarateski. Elle participait à un événement communautaire avec sa famille à 15 minutes de là lorsqu’elle a reçu l’avis d’évacuation sur son téléphone, ce qui l’a incitée à essayer de regagner sa maison. Il était déjà trop tard. « Tout s’est passé si vite, et ça a bouleversé nos vies. »
Les feux de forêt qui ont ravagé la province ont détruit plus de 200 structures, dont plus de 150 maisons, et on estime à 16 500 le nombre de personnes qui ont fui.
Au début de mai, à près de 4 000 km à l’ouest, des milliers d’Albertains ont confronté la même réalité. À Drayton Valley, John Dempster, agent immobilier et propriétaire de l’agence RE/MAX Vision Realty, et sa conjointe Rachelle, agente immobilière et copropriétaire et dirigeante de l’agence Vision Realty, ont reçu l’ordre d’évacuer le samedi 6 mai, à 23 h. Ils se sont pressés de récupérer leurs documents importants et ont traversé la ville à toute allure pour se rendre aux maisons de leurs trois enfants afin de les aider à mettre en lieu sûr leurs animaux (un chien, un chat et une tortue) et bon nombre de leurs possessions familiales.
« Cinq minutes après avoir reçu l’alerte, un camion d’incendie a traversé notre quartier toutes sirènes hurlantes », a raconté M. Dempster. Je n’ai jamais vécu une telle crise avant et je peux vous dire que c’est assez irréel d’être évacué dans l’obscurité à 23 heures alors que tout le monde essaie de quitter la ville en même temps. »
Aider les personnes touchées en Alberta
En Nouvelle-Écosse, la propagation fulgurante des incendies a pris tout le monde au dépourvu, y compris les autorités et les pompiers.
Mme Tarateski raconte que sa voisine et amie, qui se trouvait à l’intérieur de sa propre maison, se préparait à fuir et a assisté, horrifiée, aux flammes qui embrasaient son jardin. Elle a dû sortir en courant, pieds nus, par la porte de devant pour se sauver. Mme Tarateski ajoute qu’une autre voisine tentait de fuir en voiture, mais son véhicule a pris feu. Elle a dû en être extraite et n’a pu que le regarder flamber.
« Je suis très reconnaissante qu’il n’y ait pas eu plus de blessés et c’est grâce au travail de nos pompiers et policiers », déclare Mme Tarateski, qui a trouvé une auberge à Bedford, en Nouvelle-Écosse, pour y séjourner temporairement en attendant de trouver une maison à louer pour un an. « Je tiens à remercier tous ceux et celles qui ont combattu les incendies. Ces personnes ont risqué leur vie pour sauver notre collectivité et sont de véritables héros. »
Les familles qui ont été déplacées sont maintenant très nombreuses et beaucoup d’entre elles doivent se partager les maigres ressources disponibles, y compris les places en garderie, alors qu’elles tentent de reprendre leur vie en main.
Pour apporter de l’aide, Mme Tarateski a créé un groupe Facebook, Nova Scotia Wildfire Housing Aid, afin de mettre en relation les personnes déplacées et les membres généreux de la collectivité qui pourraient les accueillir. Des personnes ayant des maisons ou des sous-sols à louer lui ont déjà tendu la main, mais l’aide est encore insuffisante.
Quelques jours après que les feux de forêt ont été maîtrisés, Mme Tarateski est retournée dans son ancien quartier à bord d’un autobus fourni par les autorités, cherchant désespérément sa maison. Celle-ci avait disparu dans ce qui semblait être un véritable désert. « J’ai fondu en larmes », dit-elle en faisant l’éloge des bénévoles qui ont été si gentils avec elle et les autres ce jour-là. « C’était une zone morte. Notre belle forêt, notre maison et notre quartier n’étaient plus. »
Mme Tarateski et son mari cherchent des solutions pour reconstruire.
« Les gens ici ont besoin de tout maintenant, et c’est pourquoi la campagne de financement REALTORS Care® est si importante, dit-elle. Mon mari et moi essayons d’être optimistes. C’est difficile. Nous allons reconstruire. Toute la collectivité cherche à s’entraider. »
Aider les personnes touchées en Nouvelle-Écosse et au Canada atlantique